Par Professeur Marie-Thérèse BETOKO AMBASSA

« Il faut oser, » a dit le souverain. « Il faut oser » et ils l’ont fait – en apprenant la langue française. Pas seulement l’apprendre mais aussi raisonner dans cette langue qui d’abord était leur étrangère et ensuite elle est devenue leur langue seconde 2. Le pourquoi n’a pas de raison d’être car l’océan de misère dans lequel baigne le peuple de l’auteur l’a inspiré, l’a subjugué,  l’a déchiré. Et voila pourquoi le jeune Nsah Mala sort de son réserve pour pousser le grand cri – un cri éternel – celui du poète. Dans un recueil de 46 poèmes intitulé Les Pleurs du mal, il collecte les douleurs et les larmes d’un peuple inerte pour les verser sur des feuilles sans frontières. Elles s’envoleront certainement pour que l’on les retrouve dans des salles de classe, dans des pays lointains, dans des bibliothèques et aussi dans celles de nos mémoires. Une vie juste est agréable à présenter mais une vie injuste se lit le cœur serré. De culture anglophone, Nsah Mala a fait l’effort de maintenir sa nationalité en matérialisant son bilinguisme par une production en français. Qu’est-ce que la recherche de la justice ne peut pas faire face à des hommes et des femmes qui ont perdu le sens de l’honneur ?

 

Professeur Marie-Thérèse BETOKO AMBASSA

Ecole Normale Supérieure de Yaoundé

Département de Français

Mercredi le 06 mars 2019

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